Pour débuter l’expérience, c’est par ici
Bienvenue à notre événement communicationnel anniversaire PERSISTER!
Un événement de lettres et de mots, un ensemble d’écrits pour célébrer nos 25 ans d’existence.
PERSISTER, c’est une initiative destinée à symboliser 25 années de continuité dans nos valeurs, dans notre mission. C’est une représentation de notre passé, mais également du futur qui nous attend. Une suite dans le temps.
Vous découvrirez, en descendant la page, deux parties à notre événement : 25 souvenirs et 25 souhaits.
Les 25 souvenirs évoquent le passé d’Entr’actes. Ils sont constitués d’un ensemble de confidences sensibles et ludiques de Jean-François F. Lessard, le directeur artistique, sur des moments significatifs de son implication au sein de l’organisme.
Les 25 souhaits font référence à l’avenir de notre organisme. 25 personnes ont collaboré à notre projet et confient leurs vœux pour le futur d’Entr’actes. Profitez ainsi de votre lecture de ces textes en provenance d’une magnifique mixité de gens qui ont marqué Entr’actes et d’autres qui continuent à contribuer à l’épanouissement de notre organisme !
Bienvenue, donc, sur notre site web interactif. Naviguez comme vous le souhaitez en cliquant sur les mots et les images qui vous attirent : il n’y a pas d’ordre à suivre. Nous vous encourageons également à contribuer à l’événement! Au bas de la page, vous pouvez laisser en tout temps vos propres souhaits pour Entr’actes.
Bonne lecture !
25 SOUVENIRS
par Jean-François F. Lessard
COURIR
Cette chaise qui fait de trop de gens des témoins figés de notre monde en mouvement.
Le désir de flotter, de s’enfuir, de prendre ses jambes à son cou.
Et cette rage. Lancer la chaise au bout de ses bras. Pour que le handicap disparaisse d’un coup, comme si c’était possible.
Merci à toi, Eliot Laprise, d’avoir réalisé Courir, ce vidéoclip de 11:43 minutes sur la pièce Untitled #8 du groupe Sigur Rós.
Cela reste à mon humble avis l’une des œuvres les plus percutantes et les plus significatives de toute l’histoire d’Entr’actes.
Pour visionner le clip, c’est ici !
ZIGZAGS
J’me souviens d’une conférence où un metteur en scène invité nous avait parlé d’un projet théâtral qui intégrait différentes communautés culturelles de Winnipeg. Parmi les participants, il y avait cette femme sénégalaise. Le metteur en scène s’attendait à ce qu’elle fasse un truc typique du Sénégal, du genre chanson ou danse. Ben non, la dame voulait monter sur scène pour réaliser l’un de ses fantasmes artistiques : jouer un samouraï japonais.
On a aussi été invité à échanger avec des gens qui avaient immigré à Ottawa. Moi, j’avais rencontré la formidable Maria, une Brésilienne d’origine qui s’était mise à enseigner le français à São Paulo, pour ensuite tomber en amour avec la musique de Michel Rivard et avec le Québec tout entier. Ça l’avait amenée à quitter le Brésil, où elle ne se sentait plus à sa place, pour immigrer… à Ottawa. Quand je lui avais fait remarquer que c’était surtout au Québec qu’on écoutait du Rivard, elle avait souri. C’était pas grave, anyway.
À Entr’actes, j’ai envie de faire des shows qui seront comme des Sénégalaises qui jouent les samouraïs japonais ou des Brésiliennes qui trippent sur Michel Rivard.
ROCK STARS
À mes premières années à la direction, on a aussi essayé des ateliers d’art visuel plus « standards ». Y’avait pas beaucoup d’inscriptions, mais on le faisait quand même. J’avais envie que ça marche, vraiment. On avait des profs super bons.
Un moment donné, je suis entré dans le local d’un de ces ateliers. J’ai lancé mon plus beau « Salut gang ! » aux quelques participants présents. Personne ne m’a répondu, chacun était trop concentré à peindre dans son coin.
Ça m’a aidé à comprendre et à préciser ce qu’est Entr’actes. Nos participants cherchent le trip de gang, le trip de monter en gang sur une scène, le trip de présenter un show à une autre gang qu’on appelle le public.
Y veulent pas ben ben peindre tout seuls dans leurs p’tits cocons. Y veulent déployer leurs ailes ben colorées qui flashent au boutte. Ça, et leurs attitudes de rock stars.
URGENCE NATIONALE
Si tu me demandes comment j’en suis venu au théâtre, je vais te parler de l’impro. Je vais te parler de mes premières expériences d’improvisateur au cégep de Limoilou, coaché par le vénérable Sylvain Derasp. Je vais te parler de tout un univers qui s’est ouvert devant moi.
Dès que je suis arrivé à la direction artistique d’Entr’actes, ça donc été ma grande priorité : ça prenait une équipe d’impro. Avec un ou une ou des coach.e.s, pis des chandails, pis des matchs, pis toute, pis toute.
Au fil des années, Entr’actes a eu de belles équipes, solidement entraînées, et on a fait plein de belles rencontres, dans plein de contextes différents. Et chaque fois que j’allais voir nos joueurs, je découvrais quelque chose de nouveau. Une façon de jouer que j’avais pas vue avant chez ce participant, une chimie particulière entre ces deux autres, un niveau d’appréciation inattendu chez le public. L’impro, un peu comme ça l’a été pour moi, semble le point de départ de bien des choses à Entr’actes.
Tout ça pour vous dire que j’espère fort fort fort que la formidable équipe des Indomptables se remette à improviser très prochainement. C’est notre urgence nationale.
BOUSSOLE
Je dis « un moment donné », car je suis incapable de le situer exactement dans le temps. Pas capable de vous dire où et dans quel contexte non plus. Ce show-là est une sensation qui s’est logée en moi de façon plutôt intangible et qui semble vouloir y rester pour toujours.
Quand même, j’entends encore les poèmes d’Aragon chantés avec grâce par Paule-Andrée Cassidy. Je vois encore Jean-François Maher, Dale Perron, Marie-Pierre Morneau et Katia Macias-Valadez danser, s’apprivoiser, se toucher tout naturellement. Le tout chorégraphié, imaginé, rendu vivant par l’ami Dansereau, alias « le fondateur ».
Un spectacle qui disait cette chose bien fondamentale : c’est possible de se rencontrer pour vrai.
On le sait, Entr’actes est complexe. Ses directions à suivre peuvent être multiples. On peut perdre contact avec la boussole.
Quand ça m’arrive, je ferme les yeux et tente de renouer avec la beauté que j’ai ressentie en voyant ce spectacle-là.
NEF
J’avoue que j’ai espéré un appel pour un rendez-vous coquin, mais à la place, c’est ce fou génial de Pierre Dansereau qui m’a appelé. Le fondateur d’Entr’actes m’a proposé de venir le rencontrer. À l’époque, les bureaux étaient dans le sous-sol de l’église Notre-Dame-de-Grâce. Je suis allé rejoindre Pierre. On est monté pour s’installer dans la nef.
Tous ceux qui connaissent Pierre savent à quel point il peut être passionné et convaincant. Alors, j’ai pas pu résister à ses avances, même si je l’trouvais moins cute que Marie-France, et je me suis rapidement retrouvé dans la belle grande famille d’Entr’actes.
L’église était déserte. Tout avait été enlevé, ne restaient que quelques bancs ici et là. Pierre voulait faire une salle là-dedans. Pour accueillir tous les spectacles de toutes les formes possibles et impossibles auxquels il rêvait. Je ne savais pas si c’était réaliste, mais c’était clair qu’il y avait devant moi un grand vide à combler.
MANU
Moi, un moment donné, je suis allé voir les nouveaux inscrits du volet Ateliers et, paf ! comme ça, j’ai fait la connaissance d’Emmanuel Lessard, alias « Manu ».
Quelques années plus tard, on montait notre adaptation théâtrale du Petit Prince, avec Manu dans le rôle-titre. On a beaucoup tourné avec ce show-là. Y’a des gens qui me disaient que j’avais eu une bonne idée de faire un tel spectacle. Je leur répondais que je n’avais rien décidé. Je leur expliquais que si ça fonctionnait, c’était parce que Manu avait tout du petit prince – la candeur, la douceur, le sourire – et que dès que je l’ai rencontré, le spectacle s’est complètement imposé à moi.
À la fin de l’histoire, le petit prince quitte l’aviateur et retourne sur sa planète. C’est un peu triste, mais c’est comme ça.
Manu aussi s’est éloigné. On aurait eu plein d’autres choses à faire ensemble. Il est tellement talentueux ! Mais il a quitté Entr’actes, il fait d’autres choses maintenant. C’est un peu triste, mais c’est comme ça.
J’imagine que l’aviateur, parfois, se surprend à espérer le retour du petit prince.
C’est la même chose pour moi.
COUCOUS
La série a été conçue en collaboration avec ce cher Dominic Lapointe qui a longtemps été le coach de notre équipe d’impro et qui fait maintenant partie des idéateurs du Punch Club, devenu la référence en improvisation au Québec. Avec Nid d’coucou, on s’éloignait de la formule traditionnelle des matchs calqués sur le hockey. On abordait l’impro sous différents angles, par de nombreux exercices qui mettaient en valeur chacun des participants impliqués plutôt que de les placer en compétition les uns par rapport aux autres. C’était de l’impro faite sur mesure pour Entr’actes !
Le tout était enrobé d’une thématique qui permettait toutes sortes d’approches de mise en scène. J’ai des souvenirs particulièrement vifs de la dernière édition, Nid d’coucou 666, présentée comme une façon d’utiliser l’impro à la manière d’un outil d’exorcisme… Un vitrail suspendu, des joueurs en toges, un orgue d’église qui crache d’étonnantes sonorités, des bras levés au ciel. C’était ça, Nid d’coucou : des ambiances et des factures visuelles comme on en voit rarement dans le monde de l’impro.
C’était unique comme événement. Vraiment. Mais a fallu arrêter la série : les spectateurs ne se faisaient pas aussi nombreux qu’on l’aurait souhaité. C’est comme ça. Des fois, le public manque des événements à ne pas manquer.
C’est pas grave, Dominic. Un jour, Entr’actes sera full populaire pis on reprendra la série en grande pompe. Au Centre Vidéotron, genre.
LA QUESTION
Et y’a ce cher Pierre-Marc Laliberté à qui on avait donné complète carte blanche pour suivre et filmer le processus de création du spectacle du début à la fin, avec comme objectif d’en faire un documentaire qui témoignerait de ce qu’est Entr’actes dans le détail.
On y voit les formidables professeurs d’Entr’actes en action. On y entend les témoignages de nombreux participants.
Quand Pierre-Marc m’a envoyé un premier montage, la structure n’était pas encore tout à fait établie. Mais il y avait cette question qu’il avait posée aux participants : « Te considères-tu comme un artiste ? »
J’ai proposé à Pierre-Marc d’en faire le centre de son documentaire. Je trouvais ça audacieux qu’il ait posé cette question-là. Et pertinent.
Et c’est beau et révélateur d’entendre les réponses franches et assumées qu’il reçoit à l’écran.
Je vous laisse deviner ce qu’on lui a répondu ! Et, bien sûr, rien ne vous empêche de jeter un œil au documentaire, d’une durée de 17:39 minutes, qu’on retrouve dans la section « Multimédia » de notre site web.
Pop-corn en main, ça s’écoute très bien !
OJ
Notre conseil d’administration se réunit en moyenne 6 fois par année. Si on calcule que je suis à la direction depuis 2002, on pourrait dire que j’ai récemment dépassé le cap de la centaine de réunions. Ça en fait des ordres du jour !
Et encore aujourd’hui, ça me stimule énormément. J’ai été chanceux. De tous les temps, j’ai pu compter sur des personnes bien investies et très passionnées par le mandat d’Entr’actes. On a de beaux échanges. On fait avancer les choses.
Et à la présidence du CA, j’ai pu compter sur 4 personnes remarquables qui ont donné beaucoup de leur temps et ont eu un impact majeur sur notre évolution :
Denise Juneau, qui a contribué à enraciner l’organisme, à préciser ses mandats sociaux et artistiques.
Xavier Robidas, qui a revu notre structure administrative et m’a aidé à vaincre ma peur des chiffres pour faire de moi un meilleur directeur.
Christian Simard, qui a partagé avec nous sa grande expérience du réseautage, tout en nous refilant plusieurs contacts de son immense réseau !
Et, toujours en poste, Chantal Cimon, qui nous aide à mieux articuler notre approche de la diffusion et qui me ramène sur terre, avec son rire bien franc, quand je m’imagine tourner tous nos spectacles, worldwide, à des centaines de reprises !
Bien sûr, je résume ici bien rapidement ce que chacun a amené à Entr’actes. Ça demeure inestimable !
Cela étant dit, ils avaient tous en commun une gestion bien serrée du temps de réunion pour que cela reste raisonnable…
Ça doit être parce que j’suis d’une parole particulièrement abondante quand vient le temps de parler d’Entr’actes…
LÉGENDE
La légende raconte qu’à la première du spectacle, une mère est venue chercher son fils qui était impliqué dans plusieurs numéros de danse.
La légende pousse le récit jusqu’à affirmer qu’elle a fait ça au beau milieu du spectacle. Elle s’est présentée en coulisses et est repartie avec lui, même si ce n’était pas fini.
La légende se perd en conjectures pour expliquer un tel geste. Selon ce qu’elle a dit dans le feu de l’action, elle avait peur qu’il soit trop fatigué pour terminer le spectacle, peur qu’il se blesse, peur que ça finisse trop tard, peur qu’il soit ridicule.
La légende affirme même que Sonia Montminy, alors professeure en danse, a couru jusque sur la rue Saint-Joseph pour les rattraper, elle et son fils, et changer le cours des événements. Paraît que ça n’a pas marché. Paraît même que Sonia, le lendemain, a dû danser à la place du fils en question.
Cette légende, malheureusement, est véritable. On en parle comme d’une légende tellement ça nous apparaît irréel.
Faut dire ici que la plupart du temps, les parents des participants sont de formidables partenaires qui aident, qui appuient, qui encouragent et qui comprennent notre mission dans ses moindres nuances.
Mais bon… Monter sur scène comporte sa part de risque. Des fois, ça fait voir des choses qu’on avait pas vu avant. Ou qu’on ne voulait pas voir du tout.
COEUR
C’est Rémi Rousseau qui avait trouvé le titre : Pour faire rêver le cœur.
J’ai encore en tête des images bien claires de ce show-là, comme ce moment où Olivier de la Durantaye, vêtu d’un costume transparent un brin futuriste, traversait la scène lentement et précisément au son de la chanson « Spoutnik » de Daniel Bélanger.
C’était lors de la saison 2010-2011, et quand on regarde les crédits du spectacle, on retrouve plusieurs profs et concepteurs qui ont eu un impact très important dans l’histoire d’Entr’actes : Anne-Marie Jean, Alexandre Fecteau, Erika Soucy, Julie Pichette, Claude Breton-Potvin, Eliot Laprise et Éric Guénard, Daphnée Boivin, Élyane Martel, Luc Vallée, Marie-Renée Bourget Harvey. Ils avaient tous fait un travail formidable.
J’me souviens aussi que Mélissa Bolduc et moi avions changé notre démarche de recrutement des complices cette année-là. Leur présence est tellement importante. On n’en dira jamais assez sur le dynamisme et la qualité d’échange que ces complices ajoutent à Entr’actes. On avait multiplié les efforts et ça avait enfin rapporté ! Il y avait une belle mixité dans chaque groupe, avec plusieurs complices qui ont marqué Entr’actes pendant longtemps aussi. Je pense entre autres à Chloé Isabel Thomas-Drolet, Cantiane Breton, Géraldine Rondeau, Camille Lévesque et Madeleine Oona Miljours qui sont arrivées dans ces temps-là.
Et puis, avec ce spectacle est venu un moment que j’oserais qualifier de « charnière » : l’arrivée dans nos rangs de Mathieu Bérubé-Lemay, devenu par la suite un incontournable de nos Productions professionnelles. Déjà, à ce moment-là, il nous laissait entrevoir son immense talent.
Je pourrais vous parler de ce spectacle-là encore bien longtemps, je pourrais vous nommer tous les interprètes de chaque groupe. Participants et complices, profs et concepteurs, c’est ça le cœur d’Entr’actes.
MÉTISSAGES
Moi qui n’aime pas la routine, la facilité, la ligne droite et qui, toujours, aime flirter avec l’imprévisible, j’avais été gâté.
Je parle ici, bien sûr, du spectacle Hiéroglyphes, point d’orgue des grandes célébrations entourant le 20e anniversaire d’Entr’actes, en 2015. Marie Gignac, du Carrefour international de théâtre de Québec, avait accueilli le projet avec confiance et enthousiasme. C’est même elle qui avait proposé une représentation « événementielle » au Grand Théâtre, idée que j’avais acceptée avec joie et, avouons-le, un brin d’innocence.
Un récital de textes, papiers en main, mais dans une formule qui se devait d’être théâtrale parce que, quand même, la salle Octave-Crémazie, c’est pas le Café des poètes du coin de la rue.
Et surtout, cette puissante rencontre par les mots entre 9 artistes d’Entr’actes et 9 auteurs et autrices de Québec. Des duos fulgurants, accoucheurs de belles complicités, d’histoires dérangeantes et de poésies incantatoires. Ça aurait pris un show pour chacun de ces duos tellement ils me semblaient prometteurs et révélateurs. J’avoue avoir été parfois étourdi par l’ampleur de la charge émotionnelle qui en émanait.
Le soir du 27 mai 2015, quand on a présenté le spectacle, il y a eu sur scène plusieurs moments qui relèvent de la pure magie. Pas à cause de ma mise en scène qui aurait sûrement demandé 3 siècles de plus pour être complètement aboutie. Non ! Surtout, grâce à toute la belle humanité qui se dégageait de ces métissages artistiques qui affirmaient, chacun à sa façon, la nécessité et la beauté de la rencontre avec l’autre.
STATISTIQUES AVANCÉES
À Entr’actes, je me suis fait, juste pour moi, une statistique de ce genre : « présence du public qui est venu et qu’on attendait pas comparé à l’absence du public qu’on attendait, mais qui n’est pas venu ». Vous me suivez ? Parfait.
Une qui me suivait généralement pas pire, c’est Mireille Daigneault, qui fut notre responsable du développement et des communications pendant près de 6 ans, jusqu’en 2018. Entr’actes aussi, c’est une affaire d’équipe, pis Mireille a été une complice indispensable pendant tout le temps qu’elle a été avec nous. Convaincue comme ça s’peut pas par le mandat d’Entr’actes, elle a fait un travail effréné pour accroître notre rayonnement et nos capacités d’action. En termes de financement et de diffusion, on est passé de pas grand-chose à de grandes choses.
Évidemment, on considérait que tout le monde devrait venir à tous les shows d’Entr’actes tout le temps. Cela étant dit, si on s’intéresse aux spectacles pour lesquels ma fameuse statistique avancée a comptabilisé les meilleurs résultats, on doit s’intéresser à Matéo et la suite du monde, présenté à la Bordée en 2016 pendant 20 représentations, pour un total de 4 452 spectateurs, ou au Petit Prince qu’on a tourné pendant 6 ans, de 2008 à 2013, pour un total de 67 représentations ayant attiré 12 080 spectateurs. Dans les deux cas, pas mal de monde qu’on attendait, et encore plus qu’on n’attendait pas.
Ces deux spectacles sont nos Peter Stastny. Ou nos Brendan Gallagher. Dépendamment de vos allégeances.
Et Mireille ? Elle fut notre Wayne Gretzky.
WINNIPEG
On était là pour présenter Un poème dans la ville dans le cadre du colloque « Challenging stereotypes : a celebration of arts in community ». C’était en 2004. Y’avait les neuf interprètes du show pis moi qui jouais l’auteur, le metteur en scène, le directeur artistique et le régisseur un brin maladroit.
C’était pas gagné d’avance. Ça nous énervait pas mal de présenter devant nos pairs de l’ensemble du Canada qui, eux aussi, mettaient de l’avant le travail d’artistes handicapés. Le public s’était levé d’un bond après la représentation. On avait eu une longue claque qui avait résonné en nous longtemps après.
On a eu envie de fêter ça et on s’est retrouvé dans un bar sportif bien populaire de Winnipeg avec des écrans partout pis des gros burgers. On a eu énormément de plaisir. J’me souviens précisément qu’on buvait de la bière Moosehead, pis qu’on trinquait en imitant le cri de l’orignal.
On était comme soudés. On a eu envie de faire ça plus souvent. Se rassembler pour créer. S’apprivoiser, se confronter, s’inspirer. Bâtir des shows qu’on irait offrir à tout le monde, question d’exprimer notre vision du monde et de multiplier les rencontres.
On a eu envie de faire des productions professionnelles.
POUCE EN L'AIR
On avait organisé une discussion après la lecture, question de recevoir les commentaires du public. C’est pas tout le monde qui avait pu rester, y’avait un autre spectacle qui commençait dans quelques minutes.
Parmi les gens qui avaient dû partir, y’avait Jacques Leblanc qui était, à ce moment-là, directeur artistique du Théâtre de la Bordée. Je me souviens qu’il était passé près de moi avant de sortir en me faisant un gros « pouce en l’air » bien senti.
Et c’est comme ça que la création Matéo et la suite du monde s’est retrouvée dans la programmation de la Bordée pour la saison 2015-2016. Mes nombreux échanges avec Jacques m’avaient beaucoup nourri. Il m’a amené à avoir confiance en mon texte et à faire la différence entre mes volontés d’auteur, parfois un peu forcées, et ce dont l’histoire avait réellement besoin.
Son accueil et son ouverture d’esprit ont été très bénéfiques pour Entr’actes. Ça, et son pouce en l’air.
VISITE GUIDÉE
Ma blonde : Oui !!!
Moi : On peut faire un p’tit croche vers le Nord, à Lille, pour aller visiter le théâtre de L’Oiseau-Mouche ?
Compagnie qui emploie, sur une base permanente, 23 interprètes vivant des situations de handicap, L’Oiseau-Mouche a ses propres installations à Roubaix depuis une vingtaine d’années.
On a eu d’abord un échange bien inspirant avec les responsables de la compagnie. Puis, Martial et Frédéric, deux comédiens vivant avec une déficience intellectuelle, nous ont fait visiter le lieu qui comporte deux salles de présentation, plusieurs locaux de répétition, un dépôt technique, une salle de séjour pour les interprètes permanents, une cafétéria, des bureaux et j’en passe.
À la fin de la visite, on a discuté avec Martial et Frédéric qui en avaient beaucoup à dire sur leur démarche, sur l’art et la culture en général, sur l’impact que cela peut avoir sur les communautés. J’avais été impressionné par les installations de L’Oiseau-Mouche, mais je l’étais encore plus par ces deux artistes qui s’exprimaient de façon bien sensible et très articulée. J’avais, droit devant les yeux, un impact bien concret de ce que pouvait amener un projet comme celui de L’Oiseau-Mouche.
Bien sûr, cette visite a été une grande inspiration dans l’élaboration de notre projet Ancrage.
Je ne sais pas si, un jour, on aura de telles installations chez nous. C’est pas parti pour ça, disons. Mais jamais je ne doute du pouvoir d’émancipation que la culture peut avoir sur nous tous. Jamais je ne doute de la grande nécessité de bâtir Ancrage.
JAMAIS BANAL
Ou quand un autre parent nous avait écrit une lettre vraiment touchante pour nous témoigner toute l’admiration qu’elle avait pour la mission d’Entr’actes.
Ce samedi où on avait appris, la journée même, que plusieurs de nos locaux habituels du Centre Lucien-Borne n’étaient plus disponibles pour tenir nos ateliers.
Ou toutes ces fois où les participants ont trouvé une façon de nous virer dans nos bobettes en sortant joyeusement de leurs chapeaux le truc qu’on avait pas prévu pantoute.
Et ainsi de suite…
On se le disait tout le temps : « Entr’actes, c’est jamais banal ».
Quand je dis « on », je parle de moi et, surtout, de la formidable Mélissa Bolduc. Interprète talentueuse arrivée à Entr’actes pour jouer les rôles clés de la Rose et du Renard dans notre spectacle Le Petit Prince, Méli se sera vite retrouvée à tenir la fonction de responsable des ateliers pendant près de 10 années.
Il me serait impossible de parler de l’histoire d’Entr’actes sans évoquer l’impact majeur qu’elle a eu sur nous. Sans avouer qu’on lui doit en grande partie la rigueur et la bonne organisation qui perdure au sein de nos ateliers. Sans parler de ce beau mélange de curiosité, de respect et de bonté qui habitait son regard dès qu’elle entrait en contact avec nos participants. Sans vous dire que j’ai beaucoup rigolé avec elle.
Jamais banal, en effet.
SOLD OUT
Par sa démarche de création et de répétition, par son mode de fonctionnement et de rémunération, par son financement bien officiel de la part de conseils des arts et, bien sûr, par cette diffusion dans un théâtre reconnu, on considère Du ciment sur les ailes comme notre première Production professionnelle.
Quelques semaines avant le début des représentations, mon bon ami Pierre Dansereau m’avait confié son grand désir de venir voir le spectacle. « Tu viens quand tu veux », lui avais-je répondu.
Toujours est-il qu’un vendredi soir, veille de la dernière représentation, je reçois un appel de Félix, le régisseur du spectacle.
– Y’a un hurluberlu qui saute partout parce qu’il veut absolument voir le show. Il dit qu’il est le fondateur d’Entr’actes.
– Ben… Laisse-le entrer !
– C’est plein, Jeff. Ça a été plein toute la semaine, tu l’sais ben.
– Écoute… Assis-le sur tes genoux, suspends-le au plafond, déguise-le en élément de décor… Trouve de quoi, mais il faut absolument qu’il assiste à ce show-là !
Félix avait été ben gentil et avait accepté d’ajouter une chaise dans un recoin pas très casher…
Faut dire qu’on était dans la petite salle du théâtre, le studio Marc-Doré, et qu’on avait une jauge d’environ 80 places. Quand même, j’arrivais pas encore à me faire à l’idée que du Entr’actes, ça pouvait être sold out. On en était seulement à nos balbutiements en matière de diffusion grand public.
Depuis, j’ai pris la pleine mesure de la capacité qu’a Entr’actes de rejoindre plein de gens. Et désormais, je m’assure toujours de réserver une belle place à mon bon ami.
PREMIER-MINISTRABLE
On est à l’aéroport de Montréal, en attente d’un transfert qui nous mènera à Québec, et là, au loin, accompagné de ses gardes du corps, on voit apparaître nul autre que Jean Chrétien qui venait de quitter ses fonctions de premier ministre du Canada quelques mois auparavant.
Il marche en notre direction. On murmure : « Check, c’est Jean Chrétien ». Il approche. Il va passer devant nous. Et c’est là que Rémi Rousseau, toujours aussi théâtral, se lève d’un trait et ose imiter l’ancien premier ministre : « Je m’appelle Jean Chrétien-la-bouche-croche !!! »
J’ai eu envie de rire comme ça s’peut pas. Et j’ai aussitôt ressenti un grand malaise devant le fait d’avoir autant envie de rire.
Monsieur Chrétien a fait semblant de rien entendre. Je dis « semblant », car j’ai bien vu qu’il avait jeté un regard pas très sympathique en direction de Rémi, probablement en se disant : « C’est qui ce fanfaron trisomique qui ose me narguer comme ça ? »
De cet incident, j’ai appris deux choses :
1- Jean Chrétien est plus grand que ses gardes du corps.
2- Rien n’arrête Rémi.
PARCOURS
Je parle ici d’Anne-Sophie Bélanger.
À sa première année à Entr’actes, elle s’était inscrite en théâtre. Ça se passait pas très bien. Tout ce qui était lié aux mots était plus difficile pour elle.
Puis, il y a eu le party de Noël et là, sur les rythmes endiablés de DJ Oli, ma pitchounette dansait comme une déesse. Mélissa Bolduc, responsable des ateliers à ce moment-là, l’observait avec un regard ébahi. J’me suis approché de Méli pis, presque en même temps, on s’est dit : « pourquoi elle s’est pas inscrite en danse, Anne-Sophie ? »
L’année suivante, ma pitchounette s’était arrangée pour danser et tout le monde tombait sous son charme. Cette année-là, on avait aussi décidé, Méli et moi, de mettre de l’avant un cours qui serait offert aux nouveaux inscrits du volet Ateliers afin qu’ils prennent le temps de bien se connaître avant de prendre part à d’autres projets plus élaborés. On a appelé ça « Initiation aux arts de la scène ».
Ce fut le début, à Entr’actes, d’une réflexion sur le parcours à offrir à tout artiste handicapé voulant approfondir sa démarche et sa pratique.
La vie, parfois cruelle, aura fait en sorte qu’Anne-Sophie nous quitte beaucoup trop tôt. Mais le cours d’initiation demeure. On peut dire qu’elle en a été l’inspiration et qu’ainsi, sa mémoire persiste à Entr’actes.
VIEUX D'LA VIEILLE
Ces participants qui sont là depuis le début, ou presque ! Peux pas vous parler de souvenirs sans vous parler d’eux.
D’abord, y’a ce cher Dale Perron qui était là à la première minute du tout premier atelier qu’a tenu Entr’actes. L’exemple à suivre pour tous. N’a pas manqué une seule année depuis, et a participé à bien des projets.
Y’a Rémi Rousseau et Alexandra Courtemanche, arrivés pas longtemps après Dale. Toujours là depuis le début. Rémi, la bête de scène qui a tout essayé à Entr’actes. Alexandra qui a dansé, dansé, dansé pour tout d’un coup se découvrir une passion pour le théâtre.
N’oublions pas Yannick Laroche, un maudit bon gars. Improvisateur dans l’âme converti au théâtre. C’est possible de continuer à s’améliorer après plus d’une vingtaine d’années de pratique. Yannick en est la preuve.
Y’a la ravissante Sophie Demers qui s’est éclipsée pendant plusieurs années pour faire de la natation, mais qui était de retour au poste au début de cette étrange saison 2019-2020.
Et, pour finir, le sympathique Yan Paquet. Officiellement en pause des ateliers, mais présent à pas mal tous les événements d’Entr’actes. Un jour, il retrouvera la passion de danser, j’en suis sûr.
Z’étaient là bien avant moi, tous ces anciens. Z’ont pas perdu leurs sourires. J’les trouve inspirants, passionnés, dévoués.
Tant qu’ils sont là, tout va.
INSPIRATION
Moi, j’avais écrit des textes, des sortes de leitmotive à propos de 6 personnages différents.
On avait formé toute une équipe d’interprètes et de concepteurs. On était en plein labo de création pour ce qui allait devenir Ailleurs que maintenant, ce fameux spectacle qu’on finira bien par présenter un jour…
Un moment donné, le toujours très inspirant Jean-François Plante était en train de faire une exploration non verbale à partir de Normand, un des personnages proposés. Il se déplaçait dans l’espace scénique sur les sonorités enveloppantes de notre musicien Stéphane Caron. Un peu perdu, il semblait chercher de quoi, mais rien ne le satisfaisait. Puis, il est entré dans une boîte. Il a ouvert une minuscule porte que Vanessa avait taillée rapidement. Il y a glissé un œil aussi observateur que désespéré.
J’me souviens qu’à ce moment-là, tous ceux qui regardaient l’exploration ont poussé un « Wow ! » Il venait de se passer de quoi. Avant cela, Normand, c’était quelques mots sur une feuille, mais là, Jeff venait de le faire apparaître réellement : un jeune homme coincé dans un petit espace, mais prêt à découvrir ce qu’il y a ailleurs, à l’extérieur de lui-même.
Et tous les mots que j’ai écrits après pour élaborer la pièce faisaient écho à ce Normand-là que Jeff avait créé, avec toute sa belle candeur et son grand pouvoir d’évocation.
CONFESSIONS
Et celle-là qui nous parle de sa difficulté à dealer constamment avec la pression de performer.
Et lui, infiniment courageux, qui nous dit que depuis toujours, il a l’impression que son cerveau ne résonne pas de la même manière que celui des autres et que ça le gêne profondément.
Plein d’élèves, dans une classe de niveau secondaire de l’école Saint-Charles Garnier, qui se livrent avec une franchise qui nous surprend.
On est dans les premières étapes de recherche de ce qui allait devenir Lièvres & Tortues, spectacle destiné au jeune public, écrit et mis en scène par Mélissa Bolduc. Elle avait été fortement touchée et ébranlée par les confessions de ces élèves et on pouvait en sentir l’écho pendant chaque minute du spectacle.
Habituellement, quand on parle de rencontre ou de métissage à Entr’actes, on fait allusion à ce qui se passe entre les acteurs d’Entr’actes et le reste de l’équipe d’interprètes et de concepteurs.
Mais à partir de ce moment-là, on a bien compris que cette idée de mixité sociale qui habite Entr’actes pouvait prendre bien d’autres contours.
MONSIEUR FOUGEYROLLAS
Depuis, j’ai eu le plaisir de lire ses écrits ou de l’entendre faire de belles grandes envolées lors de réunions ou de conférences. J’ai toujours été impressionné par sa passion et par sa capacité à exprimer, dans les moindres nuances, tout ce qui constitue un obstacle à l’émancipation des personnes vivant avec des limitations. Le handicap, nous rappelle-t-il, est plus souvent causé par les normes physiques et sociales qui entourent une personne que par cette personne elle-même.
J’suis convaincu que dans un monde réfléchi et conçu par monsieur Fougeyrollas, je n’aurais pas à m’épuiser pour mettre sur pied notre projet Ancrage qui, rappelons-le, vise à donner aux participants d’Entr’actes une formation rigoureuse et approfondie ainsi que la possibilité d’exercer leur pratique artistique professionnelle avec plus de régularité.
« Chaque vie individuelle est une tragédie qui est porteuse d’espoir. Tragédie dans le sens où rien n’est dû ni garanti. Tragédie dans le sens où chacun respire une bouffée d’air après l’autre, avance un pied devant l’autre, choisit telle ou telle orientation dans l’incroyable labyrinthe des possibilités. Chacun y parvient en construisant son regard sur lui-même, en créant ses assises, ses prises, ses poches d’air, ses interprétations. Ces élans, ces raisons ou ces absences de raison font que chaque être humain est chaque jour, à chaque instant, son propre survivant de la veille ».
Patrick Fougeyrollas
La funambule, le fil et la toile – Transformations réciproques du sens du handicap
25 SOUHAITS
JEAN-FRANÇOIS F. LESSARD
Auteur et metteur en scène.
Directeur artistique d’Entr’actes depuis 18 ans.
Impliqué dans les productions Un poème dans la ville, Devenir, Du ciment sur les ailes, Le Petit Prince, Hiéroglyphes, Matéo et la suite du monde et Ailleurs que maintenant.
À vous, formidables participants, je souhaite de conserver cette exemplaire résilience qui fait que, malgré toutes les épreuves que vous avez dû surmonter, malgré les diagnostics et les doigts pointés, vous vous posez en héros et jamais en victimes. Je vous souhaite de préserver votre soif d’apprendre, d’explorer, d’évoluer. Je vous souhaite de continuer à croire en vous, en votre talent, en votre pratique artistique. Je vous souhaite de demeurer aussi inspirants et inspirés ! Je vous souhaite de persister !
Et à moi-même, ainsi qu’à tous les créateurs, collaborateurs et partenaires qui prennent part à l’aventure d’Entr’actes, je nous souhaite d’être toujours plus ouverts à l’autre afin d’accoucher d’œuvres qui questionneront, sous tous les angles, le fameux « vivre ensemble » et célébreront les joies et la beauté de la diversité.
Ultimement, je souhaite que tout le monde qui s’implique ou s’intéresse à Entr’actes agisse fortement afin d’abattre les peurs et les préjugés concernant les personnes vivant des situations de handicap. Abattre l’infantilisation qui fait dire, si rapidement, qu’ils ne comprendront pas. Abattre la présomption d’incapacité qui fait dire, trop spontanément, que ce sera amateur. Je nous souhaite de trouver la force et l’énergie pour défoncer toutes ces portes barrées qui bloquent le chemin de la formation, de l’autodétermination, de l’émancipation. Défonçons ces portes-là et toutes ces autres qui ne sont entrouvertes qu’en apparence. Elles constituent le réel handicap.




JACQUES LEBLANC
Comédien et metteur en scène
Directeur du Conservatoire d’art dramatique de Québec
J’ai à quelques reprises eu des contacts magnifiques avec Entr’actes !
Le premier était ce spectacle à Méduse : Le Petit Prince. J’ai été absolument charmé ! Ravi de voir cette belle scénographie, de goûter à ces interprétations justes et touchantes.
Puis, avec son directeur Jean-François, nous avons commencé à parler d’un projet conjoint avec le Théâtre de la Bordée que je dirigeais. Matéo et la suite du monde !
Encore rempli des images splendides, des répétitions exaltantes. Des rencontres humaines surprenantes, profondes et vraies.
Les interprètes, les familles aussi. Ouf ! Émotions au pouce carré !
Puis cet atelier que j’ai dirigé. Allez tous, on fait du Molière ! Chacun à sa façon a grandi pendant ces coachings. Moi le premier !
Et maintenant ? La suite du monde ?
Quelques projets communs entre le Conservatoire d’art dramatique de Québec et Entr’actes sont sur la table à dessin !
Ce que je souhaite ? Que tout s’aligne pour que nous puissions les réaliser; que le bonheur et la grâce flottent toujours autour des artistes et animateurs de cette merveilleuse compagnie !
Bravo !!
XX


BRIGITTE NÉRON
Directrice administrative
À l’emploi d’Entr’actes depuis 10 ans
Même si cela ne semble pas très poétique ou créatif, je souhaite d’abord une stabilité à Entr’actes, car c’est ce qui nous permettra de poursuivre notre développement. Attention, par stabilité, je ne veux pas dire stagnation, car l’un de mes vœux est que nous continuions à nous questionner et à vouloir évoluer. Après tout, n’est-ce pas ce que des parents espéreraient pour leur jeune adulte de 25 ans ?
Lorsque je songe à l’essence créative et artistique d’Entr’actes, l’un des mots qui me vient à l’esprit est « passion », car l’un de mes désirs est que nous soulevions et inspirions de la passion. Je désire que tant nos participants, nos partenaires que la communauté ressentent la même passion que celle que j’ai eue et que j’ai toujours pour ce que nous réalisons.


CHANTAL CIMON
Directrice générale de PLA’C’ART, agence artistique
Présidente du conseil d’administration depuis 5 ans
25 ans déjà, tant de chemin parcouru et encore tout plein de routes possibles à l’horizon. Pour la suite, je souhaite qu’Entr’actes continue d’avancer et puisse consolider ses acquis. J’espère aussi une plus grande reconnaissance de ce bel organisme, de sa mission, de son rôle, de ses actions et leurs portées. Qu’on soit un maillon essentiel de la grande chaîne artistique et communautaire d’ici.
Bravo, Entr’actes, et longue vie.


FRÉDÉRIQUE BRADET
Comédienne
Enseignante dans les ateliers de théâtre pendant 2 ans
Impliquée dans les productions Lièvres & Tortues, Matéo et la suite du monde et Ailleurs que maintenant
Pour moi, Entr’actes a été – et est toujours – un formidable lieu de rencontres, de partages et d’apprentissage de soi. À chacune de mes collaborations, j’ai été témoin d’une énorme dose d’humanité, d’ouverture, de curiosité, de solidarité, et ce, autant chez les participants et les artistes que chez les spectateurs.
Je souhaite à Entr’actes de continuer à propager cet amour et cette bienveillance à travers un service plus qu’essentiel : l’art. Plus que jamais, la solitude peut peser lourd dans le cœur de nombre d’entre nous. Vivement qu’Entr’actes poursuive sa mission de nous rassembler, de nous étonner, bousculer, de nous faire vibrer, échanger, grandir; ensemble.
Bon 25e anniversaire, Entr’actes !


DOMINIQUE GIGUÈRE
Scénographe
Conceptrice de costumes et de décors au sein du volet Ateliers depuis 9 ans
Impliquée dans les productions Matéo et la suite du monde et Ailleurs que maintenant
Membre du conseil d’administration
Ce que je souhaite à Entr’actes pour les 25 prochaines années, c’est de grandir en beauté, de grossir, d’atteindre de plus en plus de public, de faire une différence dans la vie de plus en plus de gens. De porter encore plus haut et fort le message de l’importance de vivre dans une communauté inclusive qui ne met personne de côté.
Je souhaite à Entr’actes de réaliser ses projets de troupe permanente, de produire de plus en plus de spectacles professionnels, mais aussi de continuer à agrandir l’offre en général. J’espère que l’organisme sera reconnu comme une référence au sein de la communauté théâtrale, de celle de la danse, du cinéma et de la télévision, de Québec et du Québec.
DALE PERRON
Participant dans le volet Ateliers depuis 25 ans
Impliqué dans les productions Espoir / Désespoir, Un poème dans la ville, Tu m’aimes-tu ?, Le Petit Prince et Hiéroglyphes
Membre du comité des participants
Ce que j’aimerais pour le futur d’Entr’actes, c’est plus d’ateliers et plus de présentations, de spectacles à partager. J’aimerais une plus grande fréquence d’activités. Je voudrais aussi de plus grandes explorations dans les ateliers que nous avons. Ce qui est sûr, c’est qu’il ne faut pas toucher à la danse. Ça marche beaucoup. Je souhaite qu’on aille loin dans les possibilités que nous offrent le mouvement et le rythme. Moi, ça fait depuis le début que je suis là. J’ai presque tout touché. Mais il y a encore d’autres angles à explorer. Je dis : allons-y !




ELIOT LAPRISE
Comédien et cinéaste
Enseignant dans les ateliers de cinéma et de vidéoclip pendant 4 ans
Impliqué dans les productions Matéo et la suite du monde et Ailleurs que maintenant
Je souhaite à Entr’actes de garder sa magnifique noblesse, de ne jamais se perdre de vue, de continuer cette sublime marche entamée depuis des années. De laisser grandir cette profonde ouverture. Ce qui est « en dehors de la boîte » est essentiel pour que les choses continuent d’évoluer. Je crois profondément en la nécessité de ne pas être confortable en art pour arriver à se surpasser, à questionner le monde autrement. Autant pour réfléchir sur ce qui ne fonctionne pas que pour penser aux solutions pour que tout s’améliore. Sans jamais oublier de divertir, de faire rêver. J’ai toujours été fasciné par cet admirable « inconfort » si présent à Entr’actes. Voir toutes ces personnes se surpasser chaque année pour continuer d’évoluer en tant qu’humain et artiste m’inspire chaque fois au plus haut point. C’est ce que je souhaite à Entr’actes pour les 25 prochaines années, pour les cent autres après : continuer de grandir dans cet inconfort naturel, ce dépassement constant, continuer de bien vieillir, continuer de se questionner en embrassant à pleine bouche cette différence. On parle beaucoup de diversité, de lui faire de la place : c’est ce qu’Entr’actes fait remarquablement depuis 25 ans.


CATHERINE SIMARD
Comédienne
Enseignante dans les ateliers de théâtre pendant 4 ans
Impliquée dans les productions Hiéroglyphes, Matéo et la suite du monde et Ailleurs que maintenant
Pour l’avenir, je souhaite à Entr’actes une évolution constante. Je souhaite à Entr’actes plus de collaborations avec une multitude d’artistes professionnels variés. Je souhaite que des artistes professionnels issus de la formation d’Entr’actes deviennent ces futurs collaborateurs artistiques de 2045. Et le tout, sans jamais oublier ce qui, à mon avis, est la plus grande force d’Entr’actes, c’est-à-dire le plaisir. Le plaisir de jouer, le plaisir de danser, le plaisir d’improviser, le plaisir de créer, le plaisir d’être ensemble, le plaisir d’aller à la rencontre de l’autre en utilisant ce qui nous rend uniques, ce qui donne chaque fois des rencontres inoubliables et particulièrement uniques à leur tour.
Qu’Entr’actes réalise ses rêves les plus fous. Il en a la force. Et une équipe qui a du cœur. ❤


JULIE DEMERS
Participante dans le volet Ateliers depuis 16 ans
Impliquée dans la production Hiéroglyphes
Dans 25 ans, j’espère que les productions mondiales dans les arts de la scène, à la télévision ou au cinéma, engageront des personnes ayant réellement des handicaps pour jouer des personnages avec limitations. Par exemple, lorsqu’on crée le rôle d’un individu possédant un handicap physique, il faudrait qu’il soit joué par une personne qui a ce type de handicap. Bien sûr, cela demanderait une plus grande flexibilité du milieu et des changements assez importants.
Cela ferait d’Entr’actes un bassin de talents essentiels pour les productions d’ici et, qui sait, d’ailleurs ! Dans une telle situation, Entr’actes serait appelé à former ses participants et peut-être d’autres personnes handicapées qui font partie d’autres productions. Cela permettrait ainsi d’offrir de l’assistance à tous les artistes handicapés souhaitant perfectionner leur jeu.
Cette intégration pourrait aider la société à devenir plus ouverte aux personnes présentant des limitations.
JEAN-FRANÇOIS PLANTE
Participant dans le volet Ateliers depuis 15 ans
Impliqué dans les productions Le Petit Prince, Hiéroglyphes et Ailleurs que maintenant
Membre du conseil d’administration
Membre du comité des participants
Pour moi, Entr’actes est un organisme en constante évolution. Nos productions sortent des sentiers battus et offrent une vision différente des arts de la scène. C’est ce qui fait notre caractère unique. Je vois l’avenir d’Entr’actes avec toujours des idées nouvelles et des projets audacieux pour des participants qui n’ont pas froid aux yeux. Toutefois, j’aimerais qu’Entr’actes soit connu d’un public plus vaste et que nous nous affichions sur différentes plateformes. Le volet professionnel, par exemple, offre différentes productions pour tous les goûts, autant pour les adultes que pour les enfants et adolescents. Je vois Entr’actes poursuivre sa mission pour 25 autres années. Nous avons accompli de grandes choses durant 25 ans, alors il n’y a aucune raison pour que cela s’arrête. Il faut qu’Entr’actes continue de repousser les limites du théâtre conventionnel. Longue vie à cette grande famille qu’est Entr’actes.




ALEXANDRE FECTEAU
Comédien, metteur en scène et auteur
Directeur général et artistique du collectif Nous sommes ici
Enseignant dans les ateliers de théâtre pendant 4 ans
Cher Entr’actes, pour ton 25e anniversaire, je te souhaite de continuer de jeter toujours plus de ponts, enjambant plus d’idées préconçues sur l’art, la créativité, l’expression personnelle et la parole citoyenne. Que ces ponts – qui ne sont vraiment pas à sens unique – continuent d’être des espaces de rencontres enrichissants pour chacun qui ose s’y aventurer. Et que chacun qui les traverse en apprenne toujours un peu plus sur lui-même et sur l’autre et que, grâce à toi, il grandisse et aille jeter ailleurs, sur des territoires encore inexplorés, d’autres ponts qu’on n’aurait imaginés il y a 25 ans et qui, un jour, nous sembleront aussi naturels et évidents que tout ce que tu as accompli depuis ta création. Joyeux anniversaire et merci pour tout !


JEAN-NICOLAS MARQUIS
Comédien et metteur en scène
Responsable des ateliers depuis 2 ans
Enseignant dans les ateliers de théâtre pendant 5 ans
Impliqué dans la production Le Petit Prince
Membre du conseil d’administration pendant 4 ans
Entr’actes a déjà un quart de siècle ! Et que d’évolution pendant ces 25 années ! Un parcours lumineux qui lui a permis de passer du rêve à la réalité. Que de travail acharné afin d’atteindre sa maturité ! Et l’aventure est loin d’être terminée. Son voyage ne fait que commencer…
Mes souhaits pour ce prochain quart de siècle sont multiples. Je ne vous en partagerai que 2 :
Le premier me voit espérer que les années à venir puissent permettre à notre cher vingtenaire de continuer à s’épanouir. De poursuivre sur sa lancée afin d’offrir une plus grande diversité d’ateliers artistiques en collaboration avec les créateurs établis et émergents de Québec… et qui sait… peut-être du reste de la planète.
Mon second vœu concerne principalement les participants actuels, mais aussi ceux à venir. Mon vœu le plus cher est qu’ils désirent davantage développer leur curiosité. La curiosité étant le moteur de toute création, j’espère qu’ils auront encore plus envie de sortir de leur zone de confort afin d’explorer à fond leur immense potentiel. Je souhaite ardemment qu’ils domptent leurs peurs afin que s’estompe le spectre de l’incapacité. Qu’ils apprennent réellement à se connaître pour vaincre ce petit parasite qui nous empêche de voler au-dessus de nos limites imaginaires.


MATHIEU BÉRUBÉ-LEMAY
Participant dans le volet Ateliers depuis 10 ans
Impliqué dans les productions Matéo et la suite du monde et Ailleurs que maintenant
Mes plus grands espoirs pour les 25 prochaines années d’Entr’actes sont les suivants : que l’organisme continue de s’épanouir, de croître pour pouvoir accommoder un nombre grandissant d’usagers qui trouvent une opportunité dans l’expression artistique, expression qui les amène à s’ouvrir au monde et à sentir qu’ils y appartiennent.
Aussi, j’espère que l’organisme puisse continuer de montrer au monde que les personnes ayant des handicaps de toutes sortes sont capables de belles choses tout comme les personnes neurotypiques, que nous ne sommes pas si différents. Ainsi, nous pourrions accomplir de grandes choses en créant des ponts qui nous permettent de nous rejoindre.
Mais encore, j’espère qu’Entr’actes va continuer de tendre vers de nouveaux horizons, de trouver de nouvelles avenues artistiques à explorer, de ne pas avoir peur de se renouveler de temps en temps, car c’est en continuant d’expérimenter et d’innover que nous aurons la chance de voir la grande famille d’Entr’actes donner le meilleur d’elle-même.


JULIE PICHETTE
Danseuse et conceptrice
Enseignante dans les ateliers de danse depuis 23 ans
Impliquée dans les productions Devenir et Les Pèlerins
Cher Entr’actes…
Nous nous sommes rencontrés, tu en étais à tes balbutiements…
Au fil des années, nous nous sommes apprivoisés et nous avons appris à nous connaître. Nous avons grandi et évolué ensemble et en parallèle.
Que de souvenirs, d’émotions, de plaisir, de découvertes et de créations a-t-on vécus !
Tu occupes une place toute particulière dans ma vie !
Tu m’as appris à ne rien tenir pour acquis et à me renouveler. Artistiquement, tu m’inspires, me déstabilises agréablement, m’apportes des défis et me remets constamment en question.
Je t’adore et je te souhaite une suite créative et florissante !


MÉLANIE BÉDARD
Directrice générale et à la programmation des Productions Recto-Verso
Enseignante dans les ateliers d’arts visuels pendant 1 an
Au nom de tous les membres de l’équipe des Productions Recto-Verso, heureux collaborateurs d’Entr’actes, je vous souhaite de préserver votre enthousiasme, votre force et votre unicité. Je vous souhaite quiétude et effervescence à la fois, je vous souhaite des moments riches, exquis et surprenants !
J’en profite pour vous féliciter pour votre persévérance et votre différence. Entr’actes fait entrer la magie dans la tête et les cœurs. Entr’actes rassemble et connecte, change les regards.
Entr’actes fabrique du précieux.
Bonne fête, Entr’actes !


MARIE-ÈVE LUSSIER-LÉVESQUE
Complice (bénévole) dans le volet Ateliers depuis 9 ans
Responsable des communications depuis 5 mois
Difficile de savoir par où commencer lorsqu’on fait un vœu d’anniversaire. Mes espoirs sont plutôt grands pour Entr’actes ! Cet organisme est ancré dans mon cœur depuis longtemps déjà. De ma première vision des choses, à 14 ans, à celle que je possède aujourd’hui, à 23 ans, l’écart est grand. Je veux tout pour Entr’actes.
Je veux y voir une grande école spécialisée et réputée. Je veux y voir tous les ateliers d’art possibles et impossibles, des plus populaires aux plus méconnus. J’y veux une école qui prouverait le talent de toute personne qui y serait admise, peu importe les limitations physiques, mentales ou sociales qui l’entraveraient. Je veux y voir un lieu reconnu nationalement et internationalement pour la qualité de l’art unique qui s’y fait. Un art différent, polyvalent et québécois aux couleurs de la mixité. Entr’actes est déjà tout ça pour moi. Mais je lui souhaite cette reconnaissance de partout, pour élargir la notoriété d’Entr’actes et assurer son rayonnement de tous les bords, tous les côtés.
MARIE GIGNAC
Comédienne et metteuse en scène
Directrice artistique du Carrefour international de théâtre de Québec
Depuis 25 ans maintenant, Entr’actes accomplit une œuvre essentielle avec amour, persévérance, ouverture, imagination et intelligence.
Je veux saluer et féliciter chacune et chacun des artistes et des travailleurs et travailleuses de la culture qui ont contribué au formidable parcours et aux magnifiques réalisations de la compagnie.
En 2015, les célébrations du 20e anniversaire d’Entr’actes avaient culminé au Carrefour international de théâtre avec un événement mettant à l’honneur la mixité artistique; une soirée que nous avions voulue exceptionnelle, comme une soirée de gala, à l’image de sa mission.
Je souhaite à Entr’actes de préserver encore longtemps son caractère unique, tout en continuant d’intégrer et de fondre les saveurs de la différence au grand creuset de l’expérience humaine. Joyeux anniversaire !


MARC GOURDEAU
Directeur général du théâtre Premier Acte à Québec
Président du conseil d’administration du Conseil de la culture de la région de Québec et de Chaudière-Appalaches
Depuis maintenant 25 ans, et bien avant que ce soit d’actualité, Entr’actes a cultivé avec détermination une importante mission artistique d’inclusion. Parmi ses réalisations marquantes, je veux souligner la professionnalisation d’artistes ayant des limitations, qui ont ainsi pu créer des spectacles uniques et les produire devant un large public.
Pour les années à venir, je souhaite qu’Entr’actes ait les moyens, financiers et matériels, d’amener encore plus de ces artistes à se dépasser, à vivre leur passion et à rencontrer un public qui ne demande qu’à les découvrir. J’espère aussi que le maillage entre les artistes d’Entr’actes et l’ensemble de notre milieu devienne encore plus étroit et fertile.
Longue vie à Entr’actes !




MARIE-GINETTE GUAY
Comédienne
Enseignante au Conservatoire de musique et d’art dramatique de Québec
Entr’actes, je te salue. Je salue ta passion, ta persévérance, ton accueil, ta constance envers tes membres, ton audace, ta patience envers nous qui oublions que la vie est multiple, et je salue surtout ton courage fait de mille et une attentions quotidiennes au milieu de nos vies qui vont trop vite.
Je te remercie pour ces 25 ans d’ouverture, ces 25 ans de petits pas et de grands pas, ces 25 ans d’échanges et de présence dans la Cité. Je te remercie aussi simplement pour ce précieux vertige que tu nous offres d’embrasser la nature humaine dans toute sa fragilité.
Je te souhaite égoïstement de toujours rester près de nous, de continuer d’accueillir tout un chacun avec la même humanité, la même tendresse et le même désir acharné de changer le monde.
Je t’aime et te souhaite longue vie !


OLIVIER TREMBLAY
Complice (bénévole) dans le volet Ateliers depuis 4 ans
Je souhaite qu’Entr’actes puisse s’agrandir pour donner la chance au plus grand nombre de gens possible de vivre son expérience unique et de pouvoir s’épanouir artistiquement. On peut déjà le voir avec les participants actuels : on les voit s’allumer de jour en jour par le plaisir de créer quelque chose à eux, ensemble. J’espère aussi que l’organisme pourra offrir un catalogue d’activités encore plus diversifié pour satisfaire toutes les créativités ! Peut-être pourrons-nous voir le jour où renaîtront les ateliers de cinéma ? Peut-être de la poésie ou du chant ?
Plus succinctement, je souhaite à Entr’actes son expansion. Qu’il puisse accueillir plus de participants, offrir ses services à davantage d’artistes et se réinventer dans ses ateliers, constamment.


MARIE-RENÉE BOURGET-HARVEY
Scénographe et maquilleuse
Conceptrice de décors au sein du volet Ateliers pendant 10 ans
Impliquée dans les productions Tu m’aimes-tu ?, Le Petit Prince et Lièvres & Tortues
Chaque fois que je repense aux moments passés à travailler sur les divers projets d’Entr’actes, j’ai le cœur qui explose d’une joie franche, d’un bonheur contagieux et le sourire me monte naturellement aux lèvres.
Entr’actes, dans ma vision, c’est d’abord et avant tout la décision consciente de mettre l’être humain à l’avant-plan. C’est la rencontre d’univers qui semblent complètement à l’opposé, mais qui sont en fait tissés du même fil fragile. Ce sont des rencontres surprenantes, déstabilisantes, enrichissantes, nécessaires.
Et je mets ici l’accent sur ce dernier terme : nécessaire.
Soyons curieux de tout, de nous, de l’autre devant soi, du pourquoi de nos malaises devant la différence, de ce qui se cache dans nos silences. Réfléchissons, questionnons-nous, individuellement et collectivement. Pardonnons-nous. Embrassons la différence, célébrons-la comme un joyau précieux, comme un enfant à naître.
Je nous souhaite, comme je souhaite à Entr’actes, de conserver toujours le courage d’une curiosité bienveillante, d’un amour de l’autre rempli d’humilité, d’humanité, de sincérité. Je souhaite que nous nous écoutions sincèrement en faisant taire le bruit dans nos têtes.
Je souhaite surtout qu’il n’y ait plus de camps, plus de divisions, plus de « eux ». Glorifions toutes ces différences, quelles qu’elles soient, qu’elles nous rassemblent plutôt que de nous diviser. Célébrons de magistrale façon, et voyons tout ce que l’on peut apprendre sur l’autre et sur soi. Aimons-nous, tout simplement.


AURÉLIE MORNEAU
Participante du volet Ateliers depuis 1 an
Membre du comité des participants
Quand je suis arrivée à Entr’actes, l’année dernière, ça faisait longtemps que je rêvais de faire du théâtre, mais je ne savais pas où. Je voulais un milieu adapté, car j’ai une surdité et un trouble de développement du langage qui, j’ai l’impression, n’auraient pas été aussi bien considérés dans un milieu régulier. Entr’actes, c’est très ouvert aux personnes handicapées. On n’a pas à craindre de prendre le temps qu’il faut pour comprendre et créer. J’ai toujours eu peur de me faire juger à cause de ma différence, mais comme c’est un espace consacré aux personnes ayant des limitations, je me sens à ma place. Tout le monde est très respectueux et c’est très beau à voir. Mon souhait pour Entr’actes serait de continuer sur cette lancée d’ouverture et d’adaptation pour toutes les personnes avec des limitations. Pour que dans 25 ans, qui sait, ce soit normal de prendre son temps et de ne pas juger les gens.


PIERRE DANSEREAU
Orthopédagogue et danseur
Membre du conseil d’administration de Finautonome, organisme voué à la santé financière des personnes handicapées
Fondateur d’Entr’actes
Mes plus grands espoirs pour le futur d’Entr’actes ?
Que les gens soient encore réunis dans ce même esprit. Cet esprit de corps qui soude les gens à des créations impliquant chacun de nous. Car oui, nous sommes tous partie prenante de la création et de ses multiples résonances. Celles-ci offrent à chacun une chance d’entendre en soi ce que l’autre ose nous dévoiler.
Et de risquer ! Risquer le tout pour le tout ! Que les gens se lancent du haut de leurs peurs pour s’envoler au-delà de ces trop petites attentes.
Oui, Entr’actes est un lieu ancré ici et maintenant. Il vit entre nous et pose des actes de prestance. Il attrape les devants de la scène, il les harnache et oui, il ose créer ! Sans les filets des convenances, des accents prévus ou des gestes attendus. Il fait sa place poétique au langage renouvelé et se permet cette désinvolture pleinement assumée !
Entr’actes sera là évidemment, il s’y est inscrit incontournable et recherché parce qu’il possède ce qu’il y a de plus noble, ce qui est si près de soi souvent inconnu.
L’expérience de l’autre.


MADELEINE OONA MILJOURS
Scénographe
Complice (bénévole) dans le volet Ateliers pendant 5 ans
Conceptrice de décors et d’accessoires au sein du volet Ateliers depuis 1 an
J’ai commencé mon aventure à Entr’actes il y a environ 10 ans. L’histoire a débuté de façon assez banale, je n’avais pas été prise dans la troupe de théâtre parascolaire au cégep et je cherchais un endroit où en faire. Je ne m’attendais à rien de plus qu’à trouver un endroit pour exercer ma passion, mais j’ai rapidement compris que j’avais trouvé une famille et un endroit où tout le monde était lui-même à 100%, sans jugement. J’y suis demeurée comme bénévole (complice) pendant 5 ans, mais j’ai dû arrêter parce que j’avais eu le plaisir d’être acceptée au Conservatoire d’art dramatique de Québec en scénographie. 3 ans plus tard, c’est-à-dire dès ma sortie du Conservatoire, l’organisme m’a accueillie aussi chaleureusement que la première fois, mais cette fois en tant que scénographe et conceptrice des décors pour son spectacle de fin d’année.
Ce que je souhaite à Entr’actes pour les 25 prochaines années, c’est de conserver cette ouverture. Ouverture à la différence, bien sûr, mais aussi ouverture à de plus en plus de médiums artistiques. Que les participants puissent se découvrir d’une autre façon dans le chant, le dessin, le slam ou encore la peinture. Bien entendu, je lui souhaite une expansion et une plus grande reconnaissance de la communauté, mais plus que tout, je lui souhaite de garder ce souci de l’être humain. Cet intérêt pour chaque personne, participant, employé, complice, faisant partie de l’organisme. Personnellement, c’est cette raison qui m’a fait tomber en amour avec Entr’actes dès le début, car je crois réellement que ce qui fait sa magie et sa flamme, c’est son amour inconditionnel de l’être humain.
Mon souhait pour Entr’actes, ce serait que cet organiste ne ferme jamais, car pour moi, c’est mon port d’attache. Lorsque j’ai commencée. j’étais en cinéma et dès la première journée, je me suis attachée à ma gang. Entra’ctes pour moi, c’est comme une famille: nous partageons, nous travaillons, nous s’entraidons, nous trouvons des solutions et je suis toujours contente de revenir les samedis. Pour moi, si Entr’actes fermerait, je serait malheureuse!
Je souhaite que Entr’actes dure encore 25 autres années et plus. Car Entr’actes me permet de m’épanouir comme être humain et comme participant en théâtre avec une belle gang qui pour moi est une deuxième famille.
Je souhaite que Entr’actes se fassent connaitre par beaucoup plus de gens pour qu’il y est beaucoup plus de participants et beaucoup de représentations afin de se faire connaitre partout au Québec et au Canada
Et je souhaite que Entr’actes réalisent tout ses rêves.
Lors de la dernière représentation, demandez aux personnes qui voyagent en transport adapté, de demander leur retours plu tard, car nous sommes tellement pressés que nous n’avons le temps de saluer tout le monde.
Bon 25 ans cher « Entr’actes » et je vous souhaite encore beaucoup d’années d’exploration, de découverte et de plaisir!
Que ce fut agréable de déguster ces souhaits! Quelle belle idée de nous permettre de rajouter nos chandelles à ce gâteau de fête du 25ième anniversaire. J’ai ri, j’ai souri et j’ai été ému par cette belle rétrospective. Merci à Jeff, pour le beau clin d’oeil à mon expression «Entr’actes n’est jamais banal ! » ! Merci de m’avoir permis d’écrire Lièvres & Tortues, une aventure humaine marquante qui pour moi demeure un beau et grand souvenir. Je vous souhaite de croiser des gens qui vont allumer l’étincelle dans vos yeux, qui déploieront la tapis rouge pour vous et vous diront : À vos marques ! Prêt ? .. Rêvez ! Je vous aime xx
Je vous souhaite de garder votre force, votre fougue et votre authenticité pour au moins un autre 25 ans. Continuez de nous faire apprendre mille choses par les arts comme vous avez si bien su le faire depuis le début de l’aventure Entr’actes. Longue et belle vie à vous tous!
Entr’actes de mon coeur… je te souhaite de répandre ta folie, ta vision, ta beauté et ton grain tout particulier qui teinte toute personne sur ton passage pour encore mille ans (au moins)! Je te souhaite aussi de grandir, encore, de te solidifier avec les ancrages qui permettront à ton discours de porter plus loin et de rayonner plus fort ! Et dans un avenir plus proche, je te souhaite un gros merde pour Ailleurs que maintenant et Bonhomme 7h, tes deux prochaines pièces que j’ai tellement hâte de découvrir… Merci pour tout ce que tu m’as apporté et ce que tu m’apportera encore chaque fois qu’on se reverra ! Cheers belle gang ! X
Longue vie encore à Entr’actes! Qu’Entractes continue de faire grandir les participants comme individu par ses valeurs de partage, d’entraide et de dépassement de soi.
Cher Entr’actes,
On se connaît depuis un petit bout, toi et moi… En fait, depuis maintenant 12 ans, je crois même qu’on se côtoie un petit peu tous les jours ! Je ne me lasse jamais de prendre de tes nouvelles, car je te sais parfois fragile, mais tu me rassures pas mal tout le temps en me faisant savoir que ta gang se porte bien, qu’elle s’agrandit bellement, même, et que tu as à nouveau de bien beaux projets dans tes cartons.
En cette année d’anniversaire, cher Entr’actes, je te souhaite de croiser le chemin de plein de gens qui ne te connaissent pas. Qui ne te comprennent pas. Et si, en plus, ils sont effrayés par toi, eh bien, c’est encore mieux. Parce que ton pouvoir de superhéros à toi, Entr’actes, c’est celui de faire grandir les autres à ton contact, par la richesse humaine que tu portes et la beauté que tu donnes à voir.
Ce n’est pas gagné, assurément, mais je te sais tenace. Et fort d’une pertinence absolument essentielle.
Joyeux anniversaire !
Entr’Actes permet de vivre tellement de premières! Première générale, premiers enchaînements, premiers pas de deux, premiers sentiment de se réaliser, premiers sentiments de briller autrement, première occasion de se démarquer différemment que par sa différence, premier sentiment d’appartenance à une super belle distribution ou chacun trouve son compte!
Bravo et longue vie!