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Une nouvelle création à la rencontre des êtres perdus…
Une nouvelle création à la rencontre des êtres perdus…
Cet automne, nous avons entamé un nouveau projet de production professionnelle : Trois fois sonnera (titre provisoire). C’est un projet que Jean-François F. Lessard (directeur artistique) et Julie Pichette (enseignante dans les ateliers de danse) idéalisent depuis plusieurs années. Ainsi, le mois dernier, ils ont décidé de mener le processus de création plus avant, sans se laisser intimider par les contraintes imposées par la Covid-19. En effet, ce mois d’octobre a permis à la production de prendre son élan : une équipe d’interprètes a été mise sur pied et un premier laboratoire de création a été mené. En conformité avec notre procédure habituelle, trois artistes formés à Entr’actes sont allés à la rencontre de trois artistes du milieu culturel professionnel.
Deux questions de départ ont permis que s’amorce une véritable réflexion autour de cette nouvelle création. D’une part, les deux initiateurs du projet se sont demandés comment articuler une création qui rejoindrait le théâtre et la danse. D’autre part, les créateurs se sont questionnés sur ce qui persiste dans le regard et la mémoire des gens après la mort de l’un de leurs proches. Pour les artistes, ce laboratoire a été l’occasion de se rassembler et de découvrir les possibilités artistiques associées à ces deux questions. Afin de stimuler la création, chaque interprète a été invité à amener un objet qui lui a été légué par une personne maintenant disparue. Par la suite, les créateurs ont choisi d’intégrer au projet une levée de pancartes dévoilant un nombre limité de mots savamment choisis : inspirée des Levées d’écriture, cette intégration des mots sur scène a pu nourrir les interprètes en représentant le souvenir de quelque chose qui persiste.
Le dénouement de ce premier laboratoire fut marqué par une présentation informelle découlant des 24 premières heures de création. Le 4 novembre dernier, on assistait donc à plusieurs scènes soulignant un certain isolement et exprimant une touchante solitude, malgré la présence simultanée de plusieurs interprètes sur scène. Aussi, de nombreuses scènes étaient liées à la représentation du cycle de la vie qu’on voudrait voir durer. Le symbole de l’ouroboros, signe circulaire représentant un serpent se mordant la queue, est devenu une importante source d’inspiration par sa capacité à évoquer tout à la fois les notions d’éternité et d’autodestruction.
À la fin de ce laboratoire, d’autres pistes d’exploration se sont imposées. Entre autres, en collaboration avec l’École des sciences sociales de l’Université Laval, on réfléchit à l’intégration d’une nouvelle dynamique d’expression sollicitant l’autofiction par la technologie. On songe également à explorer plus avant les thèmes de la vieillesse et de la mort, tout en gardant en tête l’idée de préserver la lumière à travers les ombres qu’on peut déceler.
De magnifiques promesses pour les prochains laboratoires !
Mise en scène et chorégraphies : Jean-François F. Lessard
Expertise en butô : Julie Pichette
Interprètes : Angélique Amyot, Julien Fiset-Fradet, Natalie Fontalvo, Nicholas Paquin, Julie Pichette et Catherine Ruel-Boudreault